REUTERS/Pichi Chuang
Depuis la très médiatisée audition du patron d'Apple, Tim Cook, par la sous-commission du Sénat chargée d'enquêter sur les abus des multinationales en terme de fiscalité, celles-ci font l'objet de toutes les attentions. Dernier tacle en date, celui du think tank Citizens for Tax Justice, basé à Washington, qui a publié le 2 juin un rapport épinglant 18 firmes, dont Apple, Nike et Microsoft, les accusant d'avoir à elles seules détourné 92 milliards de dollars des caisses du fisc américains.
Fixé à 35 % , l'un des taux les plus élevés de tous les pays occidentaux, l'impôt sur les sociétés est considéré comme rédhibitoire par les entreprises américaines, qui usent de multiples stratagèmes pour "stocker" la majeure partie de leurs bénéfices à l'étranger.
Le CTJ estime ces stocks offshore à 282,8 milliards de dollars pour les 18 entreprises du panel étudié. Les données compilées permettent également de déduire que ces profits n'ont pour le moment été taxés qu'à hauteur de 2 à 4 %.
Plusieurs centaines de grosses entreprises américaines (General Electric, Pfizer, Merck...) refusent de communiquer sur leurs bénéfices à l'étranger et sur le taux d'imposition auxquels elles seraient assujetties sur le sol américain, souligne encore le rapport.
"Apple n'est pas seul", dénonce Citizens for Tax Justice, qui préconise de mettre un terme au système d'impôt différé et forcer les multinationales à préciser la localisation exacte de leurs bénéfices.
